France nous parle de Marie-Pierre
Il y a quelques années, j’ai appris l’existence du Parrainage civique dans une publication de la ville de Beloeil, plus exactement le bulletin municipal. Ça faisait longtemps que je voulais m’impliquer de cette façon puisque j’ai déjà enseigné à des enfants autistes et handicapés intellectuels. J’étais donc à l’aise avec cette clientèle et j’ai trouvé que le PCVR était une belle plateforme pour m’impliquer bénévolement. Je savais que c’est important d’avoir un lien en dehors de la famille; un lien social différent pour amener un bien-être par l’intégration sociale. Cette relation fait autant de bien à moi qu’à Marie-Pierre, ma filleule, elle qui est toujours de bonne humeur!
Je trouve important que les personnes ayant une déficience intellectuelle fassent partie de la société comme n’importe qui. Souvent je trouve que les gens sont mal à l’aise et je crois que ça vient de la méconnaissance. Souvent, quand je veux faire une sortie, je me dis que si j’appelle Marie-Pierre, ça sera simple. Je trouve important de souligner comment c’est facile d’avoir une relation d’amitié, sans complication avec elle. Elle me parle de ses choses, c’est toujours agréable et dans la bonne humeur. Tu sais que tu fais une bonne action donc tu sais que tu te sens bien après. C’est aussi bon pour toi que l’autre. Quand elle rencontre de nouvelles personnes lors d’une activité, ils arrivent souvent que les gens veulent la revoir, demandent est-ce qu’elle veut venir, parce qu’ils deviennent habitués et ils l’apprécient. Ça devient du bénévolat en communauté et l’inclusion est atteinte.
Ça fait 4 ans que je suis jumelée avec Marie-Pierre. Parmi les choses que nous avons faites, nous avons fait du bénévolat pour la course des arcs-en-ciel. Nous donnions des collations à l’arrivée des participants. Marie-Pierre était super bonne, elle a fait preuve d’incitative ce qui m’a agréablement surpris. Elle a beaucoup de potentiel ! Tout le monde était content de voir qu’elle était avec nous et qu’elle faisait le même travail que tout le monde. Ça été une expérience mémorable.
Aussi, parmi les activités que nous faisons, il y a des spectacles a la maison Villebon. L’été, nous allons à des spectacles en plein air organisé par Beloeil. Parfois nous allons au restaurant, on jase et on mange des bonnes affaires. On prend des marches avec mon chien. Marie-Pierre aime beaucoup les animaux. Nous avons cela en commun. Nous allons à chaque année au salon des animaux de compagnie. Nous nous rencontrons une fois par mois, quelque fois on saute une rencontre pour en faire deux dans le même moi. Bientôt, nous allons voir La mélodie du bonheur.
Marie-Pierre me trouve drôle et fine. Ça fait du bien. Elle rit de mes farces! Mes enfants ne rient plus de mes farces depuis longtemps, elle, elle en rit encore ! Mon entourage connait Marie-Pierre. Elle a rencontré ma fille et mon garçon. Elle est venue dans mon condo et on a fait de la cuisine. Chez moi, il y a 8 copropriétaires. Tout le monde la connait. Tout le monde est enchanté de lui dire bonjour.
Le jumelage, ça m’a apporté que du bon. Un mieux-être général, de la compagnie. Moi je suis seule dans mon condo. Avec la covid, je me sentais incitée à sortir Marie-Pierre un peu plus. Ça me faisait sortir de mon cocon pour aller prendre une marche. Elle sa lui faisait du bien, mais finalement à moi aussi. Tout le monde est gagnant dans cette relation. Allez-y, mettez-vous pas de barrières, impliquez-vous! N’ayez pas peur. Si jamais ça ne vous convient pas, on peut vous jumeler à quelqu’un d’autre avec qui ça ‘’cliquerait’’ plus. L’agent de jumelage et l’agent d’intégration sont toujours là pour s’assurer que ça se passe bien !
Bruno et Jonathan
Le point de vue de Bruno
C’est en 2008 que j’ai entendu parler du Parrainage civique pour la première fois. J’ai vu une photo dans le journal et c’était Jonathan. J’ai tout de suite été intéressé. Sa description m’a donnée envie de devenir parrain. Moi ça faisait des années que j’étais en interaction avec cette clientèle, seulement je ne savais pas que le parrainage existait. Ça fait maintenant 15 ans et je suis très heureux dans mon jumelage. On va au cinéma, on fait de la marche, de la raquette, on écoute des films. Ces mois-ci, c’est varié. On va voir des spectacles ensemble. On a fait des voyages aussi. L’été, c’est des activités nautiques, baignades,etc. Jonathan aime pas mal tout. Il vient dormir chez moi. Tout dépendant du temps de l’année, nous nous voyons plus ou moins souvent. Par le passé c’était plus rapproché. En ce moment c’est mensuel. Jonathan a un horaire assez chargé donc c’est plus difficile parce qu’il a beaucoup d’activité. Je travaille les fins de semaine ce qui rend ça aussi compliqué.
Si je devais décrire Jonathan, je dirais qu’il est le bonheur sur deux pattes. C’est quelqu’un qui est capable d’être heureux facilement. Il fait partie de la famille. Ça fait déjà longtemps qu’il est avec nous. Il appelle ma fille, il lui jase. On fait des activités familiales. Il fait partie intégrante du noyau. Il vient même dans les fêtes d’amis, au travail, au théâtre, etc.
Le jumelage apporte beaucoup. Moi, c’est une amitié de complicité que j’y ai été chercher. Dans nos activités, Jonathan ouvre des cœurs par sa simplicité. Il aide à faire accepter la différence. Souvent les gens me disent qu’ils sont heureux de l’avoir rencontré parce qu’ils ne savaient pas comment interagir avec cette tranche de la population. En le rencontrant cela les aide à ne pas avoir peur de la différence et ça les touche au cœur. C’est vraiment une relation donnant donnant. Jonathan m’apporte autant que je lui apporte moi-même. Cette relation m’a ouvert face à moi-même et nous montre ou on est dans la vie par rapport à soi et dans notre rapport à la différence. Si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui serait intéressé au parrainage, ça serait : écoutez votre cœur et essayer quelque chose de nouveau et voyez si c’est bon pour vous !
Le point de vue de Jonathan
J’aime vraiment beaucoup mon parrain Bruno. Il est toujours heureux de passer du temps avec moi, de venir me chercher. C’est quelqu’un d’heureux. On fait de belles activités ensembles. J’ai déjà travaillé avec lui à l’aréna avant la pandémie.
On fait des choses ensemble et ça me rend heureux. Je vis beaucoup de bonheur chez lui. Quand je m’ennuie, je l’appel et on discute. Si je n’avais pas de parrain, je serais plus triste. Il fait partie de ma famille. Mes parents sont très heureux de mon jumelage. Depuis que je suis avec lui, je le trouve formidable, je fais partie de sa vie et il fait partie de la mienne.
Quand Bruno travaillait au ski à Saint-Bruno, on était dans les chaises. Au début je ne voulais pas monter parce que j’avais peur des hauteurs. Bruno m’a encouragé et j’ai fini par être capable de le faire. En me voyant faire, ça a donné du courage à tout le groupe pour faire la même chose. Bruno m’a emmené un peu partout et il me fait confronter mes peurs et grandir.
Mon plus beau souvenir avec mon parrain c’est quand j’ai travaillé avec lui une nuit à l’aréna et que j’ai couché chez lui. Il passait la zamboni, moi je lavais les vitres. J’aime beaucoup les voyages que l’on fait ensemble, comme quand nous sommes allés aux Iles de la Madeleine. On a mangé dans un restaurant de fruits de mer et j’aime vraiment beaucoup ça. J’ai un album photo de ce voyage-là. J’ai vraiment de très beaux souvenirs.
Louise et Julie
Louise nous parle de Julie
Depuis quelques années, je travaille pour le centre d’action bénévole et fait du transport médical. J’ai entendu parler du Parrainage civique par Julie que je transportais de temps en temps. Elle m’a demandé d’être sa marraine. De prime abord, j’étais quelque peu dubitative, mais j’en suis venu à me dire qu’elle avait été mise sur mon chemin pour une raison ! Je me suis dit pourquoi pas? Julie m’a partagé les coordonnées du PCVR et j’ai commencé les démarches et suis devenue sa marraine officiellement le 22 février 2017.
Je dirais que ce qui m’a motivé dans cette démarche est le fait que je suis une femme qui aime rendre service et donner aux autres. Être marraine c’est donner de mon temps une fois par mois et ça permet d’occuper de façon constructive notre filleul(e). On fait des petites sorties. On va magasiner, on soupe chez moi, on joue à des jeux éducatifs. À chaque année, je participe à son anniversaire. Pour fêter nos 5 années de jumelage, nous avons fait un séjour dans un monastère au Lac Saint-Jean. On a bien socialisé et elle a bien aimé et voudrait refaire l’activité l’année prochaine. Sinon, nous avons fait aussi à l’occasion des randonnées pédestre à Sorel et à Tracy.
On se parle au téléphone à chaque semaine. Avec les années, je suis devenu une des personnes les plus importante dans sa vie. Elle fait toujours des suggestions sur ce qu’on pourrait faire. Quelquefois je dois remettre les choses en perspective, puisqu’elle a tendance à me considérer de son âge. Elle oublie que j’ai 77 ans. Cela n’empêche pas que nous soyons de bonnes amies.
Elle pense à moi souvent, m’envoie des textos et des vidéos. Elle connaît un peu les membres de ma famille; elle a déjà rencontré mon fils. De mon côté, j’ai rencontré la famille de Julie, je connais bien ses parents.
Le jumelage, ça m’a apporté de connaitre une jeune fille différente, avec un handicap, mais très dynamique, pleine de bonnes idées et très généreuse. Ça permet aussi de donner de votre temps et je trouve ça très valorisant puisque j’aime beaucoup rendre service. C’est merveilleux de parrainer quelqu’un. Ça fait une grosse différence dans la vie de l’autre et ça fait du bien de donner au suivant. Quelques heures par mois, ce n’est pas grand-chose, mais ça fait la différence
Julie nous parle de Louise
Louise fait partie de ma vie depuis 5 ou 6 ans. Nous avons partagé de beaux moments ensemble, comme notre voyage au Lac Saint-Jean pour fêter l’anniversaire de notre jumelage. Lorsque nous sommes ensemble, nous jouons aux quilles, au golf, on s’entraîne ou bien on se fait des soupers ou des dîners, mais par-dessus tout, on rit beaucoup! Nous avons même participé à la guignolée ! Avec les années, j’ai eu la chance de faire la connaissance de sa petite fille, de son garçon et d’autres membres de sa famille. À chaque année, nous nous rencontrons pour mon anniversaire. Nos activités ensemble sont variable puisque Louise est une femme encore plus occupée que moi! Au minimum nous nous rencontrons une fois par mois, mais nous discutons au téléphone ou par clavardage au moins une fois par semaine.
Louise est très importante pour moi. C’est une femme attentionnée, généreuse, gentille, aimable et débrouillarde. Elle est axée sur la famille. En gros, c’est une dame très sympathique que j’adore. On s’entend bien toutes les deux; nous sommes des complices. Elle fait partie de ma famille d’une certaine façon.
Le jumelage m’a apporté au fil des années beaucoup de joie, du bonheur et la chance de rencontrer de nouvelles personnes. Grâce au PCVR, j’ai pu me faire des bons amis comme Jonathan, Véronique Valérie et d’autres personnes merveilleuses. J’ai pu agrandir mon réseau social grâce à Louise aussi.
Je dirais à ceux qui hésiterais à devenir bénévoles pour le PCVR que ça en vaut vraiment la peine. Vous pouvez changer la vie de quelqu’un pour le mieux. Bien que je déteste le mot handicap, je peux dire que vous donnez une chance à des personnes différentes, plus limitées; ça leur permet de sortir, de voir autre chose que leur maison, leur famille d’accueil ou leur famille naturelle. Ça apporte beaucoup de bonheur. Faites-le avec joie et avec cœur parce que les gens parrainés en ont vraiment besoin.